Qu’est-ce qui justifie le prix d’une gemme?
Pour comprendre le prix des gemmes, comme dans tout marché, il faut se familiariser avec l’offre et la demande. Le prix dépendra de la demande qui existe pour telle ou telle variété, mais aussi de la quantité disponible sur le marché.
Voyons quels sont les critères qui jaugent la demande, le facteur de prix.
- La rareté.
En général, plus une gemme est rare, plus elle aura un prix élevé. La rareté est un objet de fascination depuis la nuit des temps. Elle fait écho à l’exception, l’exceptionnalité, puisque la terre elle-même ne forme pas souvent les conditions favorables à la création de ces minéraux. Cela requiert des conditions rares : la présence de certains éléments, certaines pressions et températures très précises qui ne se rencontrent que très rarement. Mais la rareté ne fais pas tout…
Johachidolite 1, une gemme extrêmement rare.
- La beauté
Lorsque nous parlons de beauté, cela est subjectif. Néanmoins, il existe certaines propriétés considérées comme belles par une grande majorité : une couleur vive, la transparence, l’éclat et la brillance, la symétrie.
- La qualité
C’est un des critères les plus méconnu, et pourtant celui qui expliquera la différence de prix entre un saphir à 100 000€ et un saphir à 10€, pour une pierre de même poids et dimensions!
La qualité dépends de plusieurs facteurs :
· La transparence : un saphir transparent sera toujours plus rare, plus beau et donc plus cher qu’un saphir opaque.
Transparence va de paire avec pureté. Plus un gemme est pure, plus elle est transparente!
· La couleur : un saphir d’un bleu profond, intense et lumineux est gage de qualité, comparé à un gris bleuté opaque ou à un brun sombre. Chaque gemme possède son critère de couleur propre. Les plus belles émeraudes doivent présenter un vert intense qui tire légèrement vers le bleu. Les rubis les plus prisés sont de couleur “sang de pigeon”, un rouge franc et lumineux, avec une légère pointe de bleu. L’aigue-marine “santa maria” est la plus appréciée à cause de sa teinte bleue très soutenue, alors que la plupart des aigues-marines sont d’un bleu plutôt pâle. Etc…
· La qualité de la taille : Ici, c’est le travail de l’homme sur la pierre qui sera apprécié. On recherche une taille symétrique, un poli “miroir”, et la meilleure réflexion lumineuse possible. Une taille approximative ne rendra pas la beauté d’une gemme à son plein potentiel. Celle-ci paraitra plus terne, moins lumineuse, voir moins colorée! La taille est donc un des facteurs primordiales pour établir la valeur d’une gemme.
Deux citrines: Celle de gauche présente une jolie couleur, et une bonne taille.
Celle de droite est pâle et mal taillée.
- Le Poids
Pour deux pierres de qualité équivalente, plus le poids est élevé, plus le prix le sera également. Plus le poids est important, plus la pierre parait grosse.
Le poids d’une gemme se mesure en carats. Un carat est égale à 0,2 gramme. Une pierre de 5 carats pèsera donc 1 gramme.
Le prix d’une gemme n’est pas proportionnel à son poids, mais exponentiel, car plus une gemme est grosse, plus elle est rare. Il est en effet plus courant de trouver de petites pierres que des grosses. Ainsi une pierre de 2 carats ne sera pas deux fois plus chère qu’une pierre d’un carat, mais souvent 5, 6 ou même 10 fois plus chère, dépendament de la variété.
- La provenance
Certaines localités sont tellement réputées mondialement pour la qualité de leurs pierres, qu’elles ont acquis une notoriété, gage de prestige. Leur prix sera donc plus élevé que pour une même pierre de même qualité venant d’un autre endroit du globe.
Ainsi les rubis de Mogok, en Birmanie sont les plus demandés.
Les émeraudes, de Colombie.
Les saphirs, du Kashmir.
Les alexandrites, de l’oural en Russie.
Les grenats démantoïdes également de l’oural.
Les tourmalines Paraïba du brésil, de l’état de Paraïba qui leur à donné leur nom
Etc…
- Les traitements
Il existe certains traitements appliqués par l’homme qui visent à améliorer la clarté et la couleur d’une gemme. Ces traitements ont un fort impact sur une pierre.
L’un des traitements les plus courant, et des plus accepté sur le marché, concerne surtout les saphirs et les rubis : la chauffe. Cela constite à mettre les gemmes dans un lit de braises (ou un four plus moderne), et de faire monter la température. Cela aura pour conséquence d’augmenter, ou diminuer la couleur afin de la rendre plus désirable.
On estime que 99% des saphirs sur le marché sont chauffés. C’est donc une pratique très courante. Les saphirs non chauffés sont donc très rare et beaucoup plus chers que les saphirs chauffés, à qualité équivalente.
De manière générale, moins une pierre aura subi de traitements par l’homme, plus sa valeur sera élevée.
Joachim Neumüller
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